Rupture conventionnelle : mode d’emploi
Le dispositif "rupture conventionnelle" existe depuis janvier 2020 dans la fonction Publique. Conseil et mode d'emploi.
Pour l’UNSA Fonction Publique, la rupture conventionnelle est un dispositif issu du secteur privé, importé dans la fonction publique. L’UNSA Fonction Publique est attentive à ce que le volontariat ne soit pas imposé aux agents.
La loi "Transformation de la Fonction Publique" a introduit la rupture conventionnelle dans la Fonction Publique dès le 1er janvier 2020. Elle existera à titre expérimental pour les fonctionnaires pendant six ans. Pour les agents contractuels en CDI et les ouvriers d’Etat, c’est un dispositif pérenne qui a été mis en place.
La rupture conventionnelle, dans le code du travail, a des garde-fous : homologation de chaque rupture par la Direccte, autorisation quand il s’agit d’un salarié protégé, interdiction en cas d’inaptitude, de restructuration avec un plan de sauvegarde de l’emploi... Rien de tout cela pour la Fonction Publique, le seul appui de l’agent sera le conseiller syndical, UNSA évidemment.
L’UNSA Fonction Publique a obtenu des garanties de protection des agents lors du CCFP du 22 novembre. Ces garanties ont été supprimées par le Conseil d’Etat.
Conseil
L’UNSA Fonction Publique recommande aux agents, qu’ils soient demandeurs ou non, de faire appel à l’UNSA pour qu’elle désigne un conseiller syndical qui les accompagnera lors des entretiens avec l’employeur.
Procédure
- Le processus de rupture conventionnelle est à l’initiative de l’agent ou de l’employeur. La partie à l’origine informe l’autre de son intention par courrier. La date de réception du courrier enclenche le calendrier.
- A partir de cette date, l’administration convoque l’agent à un entretien. Cet entretien se tient au moins dix jours francs et au plus un mois après réception du courrier d’intention.
- L’agent peut être accompagné par un conseiller syndical, désigné par une organisation représentative de son choix.
- L’entretien porte d’abord sur l’accord ou non des deux parties sur la proposition. En cas de désaccord de l’un ou de l’autre des parties, la procédure doit s’interrompre.
- Ensuite, seront abordés la motivation de l’engagement de la procédure de rupture conventionnelle, la date envisagée de cessation définitive des fonctions, le montant de l’indemnité de rupture conventionnelle et les conséquences de celle-ci. Plusieurs entretiens peuvent être organisés.
Si un accord est trouvé, une convention est signée entre l’agent et l’employeur. Cette convention contient au moins le montant de l’indemnité spécifique de rupture conventionnelle (ISRC) et la date de cessation définitive de fonctions. Cette convention ne peut être signée qu’au moins quinze jours francs après le dernier entretien. De plus, un délai de rétractation de quinze jours francs commence un jour après la signature de la convention. Le droit de rétractation s’exerce par courrier. Si aucune des parties n’exerce ce droit, l’agent cesse ses fonctions à la date prévue dans la convention.
Montant de l’indemnité
L’ISRC a un montant plancher et un montant plafond. Ce montant plancher est composé d’un quart de mois de rémunération brute par année pour les dix premières années d’ancienneté, puis de deux cinquièmes pour les cinq années suivantes, d’un demi pour les cinq années suivantes et enfin de trois cinquièmes pour les quatre dernières années comptabilisées. Le plafond est d’un mois de rémunération brute par année d’ancienneté, dans la limite de 24 ans d’ancienneté. Pour un agent ayant plus de 24 ans d’ancienneté, le plancher sera de 9,4 mois de rémunération brute et le plafond de 2 ans.
L’ancienneté tient compte de l’ensemble des durées de service dans les trois versants.
La rémunération brute de référence est celle de l’année civile précédant la date d’effet de la rupture conventionnelle.
Sont exclues de la rémunération brute de référence :
- les primes et indemnités qui ont le caractère de remboursement de frais,
- les majorations et indexations relatives à une affectation outre-mer,
- l’indemnité de résidence à l’étranger,
- les primes et indemnités liées au changement de résidence, à la primo-affectation, à la mobilité géographique et aux restructurations,
- les indemnités de jury ou d’enseignement,
- les indemnités non directement liées à l’emploi.
Les agents ayant signé un engagement à servir à l’issue d’une période de formation doivent avoir accompli la totalité de la durée de l’engagement pour bénéficier d’une rupture conventionnelle.
L’ISRC est exonérée de prélèvements sociaux si son montant ne dépasse pas 82 272 €. Elle n’est pas imposable dans la limite de 243 144 €. Ces montants peuvent être revus chaque année dans les lois de finances.
Déontologie
Un agent qui quitte la fonction publique est soumis aux règles de déontologie quant à son futur emploi.
Et ensuite ?
- La rupture conventionnelle ouvre droit à l’allocation de retour à l’emploi.
- Si un agent de L’État est réemployé sur un emploi relevant de la FPE dans les six ans suivant la rupture conventionnelle, il rembourse l’État de l’ISRC dans les deux ans qui suivent.
- Un agent de la FPT ne peut pas occuper un emploi dans la même collectivité ou un établissement public en relevant ou auquel appartient cette même collectivité dans les six ans suivant la rupture conventionnelle.
- Un agent de la FPH ne peut pas occuper un emploi dans le même établissement. Ces agents sont aussi soumis à la règle de remboursement dans les deux ans en cas de réemploi.
L’avis de l’UNSA FP :
La procédure de rupture conventionnelle, pour un salarié relevant du code du travail, est encadrée. Le salarié bénéficie de protections qui ne sont pas reprises pour la fonction publique. L’UNSA Fonction Publique a déjà obtenu l’existence et la présence d’un conseiller syndical. L’UNSA Fonction Publique continuera à agir pour protéger l’agent, particulièrement lorsque l’agent n’est pas demandeur d’une rupture conventionnelle.
A savoir :
L’IDV (Indemnité de Départ Volontaire) est supprimée sauf en cas de restructuration.