Nouveaux congés bonifiés : mode d’emploi
Les règles de constitution de droit à congés bonifiés ont été modifiées, ainsi que celles de leur utilisation. L’UNSA Fonction Publique vous en donne le nouveau mode d’emploi.
Dispositions générales
Constitution des droits
La durée requise pour se constituer des droits est une durée de services ininterrompue de 24 mois. Le congé bonifié sollicité peut être compris dans cette durée. Parmi tous les congés, seul le congé de longue durée interrompt la période de constitution de droits.
Utilisation des droits
Le droit à congé bonifié est à exercer dans les douze mois qui suivent l’ouverture du droit. Il est accordé sous réserve des nécessités du service. Sa durée maximale est de 31 jours consécutifs. Il est à prendre là où est le CIMM.
Droits à utiliser
Le congé bonifié permet la prise en charge des frais de voyage de l’agent et de ses enfants à charge, au sens de la législation sur les prestations sociales. Une restriction est apportée si l’agent, qui a droit à un congé bonifié, a bénéficié de la prise en charge de frais de voyage pour se rendre en dehors de son lieu d’exercice la même année, il ne peut prétendre qu’au remboursement de frais de stage ou occasionné par la maladie.
Les frais de voyage du conjoint, du concubin ou de la personne liée par un PACS sont également pris en charge si les revenus de cette personne ne dépassent pas 18 522 € bruts annuels.
Ce n’est pas à l’agent de faire l’avance, mais à l’employeur de prendre en charge les frais.
Les congés bonifiés passés en Outre-Mer ouvrent droit à l’indemnité de cherté de vie, pour la durée du congé.
Dispositions transitoires
Les nouvelles dispositions sont entrées en vigueur le 5 juillet 2020. Cependant, les fonctionnaires concernés des trois versants remplissant les conditions requises dans les dispositions antérieures peuvent opter :
"Soit pour le bénéfice d’un dernier congé bonifié attribué dans les conditions fixées par les textes réglementaires modifiés par le présent décret, dans leur rédaction antérieure à l’entrée en vigueur du présent décret, et utilisé dans un délai de douze mois à compter de l’ouverture du droit à ce congé bonifié,
Soit pour l’application immédiate des conditions fixées par ces textes réglementaires dans leur rédaction issue du présent décret."
Centre des Intérêts Matériels et Moraux (CIMM)
La circulaire de la DGAFP du 3 janvier 2007 apporte des précisions quant aux critères permettant aux agents d’apporter la preuve de la détermination de leur CIMM. Elle ajoute que les critères n’ont pas de caractère cumulatif, ni exhaustif.
Les critères peuvent être :
- le domicile des père et mère ou à défaut des parents les plus proches;
- les biens fonciers situés sur le lieu de la résidence habituelle déclarée dont l’agent est propriétaire ou locataire ;
- le domicile avant l’entrée dans l’administration ;
- le lieu de naissance de l’agent ;
- le bénéfice antérieur d’un congé bonifié ;
- le lieu de résidence des membres de la famille de l’agent, de leur degré de parenté avec lui, de leur âge, de leurs activités, et le cas échéant de leur état de santé ;
- le lieu où le fonctionnaire est titulaire de comptes bancaires, d’épargne ou postaux ;
- la commune où le fonctionnaire paye certains impôts, en particulier l’impôt sur le revenu ;
- les affectations professionnelles ou administratives qui ont précédé son affectation actuelle ;
- le lieu d’inscription de l’agent sur les listes électorales ;
- le lieu de naissance des enfants ;
- les études effectuées sur le territoire considéré par l’agent et/ ou ses enfants ;
- la fréquence des demandes de mutation vers le territoire considéré ;
- la fréquence des voyages que l’agent a pu effectuer vers le territoire considéré ;
- la durée des séjours dans le territoire considéré...
Des dispositions particulières existent pour chacun des versants de la Fonction Publique.
- Fonction Publique d’État :
Les personnels concernés sont les fonctionnaires, les magistrats et les agents non-titulaires en CDI.Sont éligibles au dispositif :
- les agents exerçant sur le territoire européen de la France et ayant leur CIMM dans l’un des cinq DROM ou dans l’une des cinq COM ou en Nouvelle-Calédonie,
- les agents exerçant en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à la Réunion, à Mayotte, à St-Barthélemy, à St-Martin ou à St-Pierre-et-Miquelon et ayant leur CIMM sur le territoire européen de la France ou dans l’un des cinq DROM ou dans l’une des cinq COM ou en Nouvelle-Calédonie.
Dans le second cas d’éligibilité, lorsqu’un agent doit passer une épreuve d’admission à un concours ou à un examen sur le territoire européen de la France la même année pendant laquelle il peut prétendre au congé bonifié, un seul voyage sera pris en charge. Il est autorisé à faire coïncider ses dates de congé bonifié et celles des épreuves, sous réserve des nécessités du service.
Pour les personnels des établissements d’enseignement et des centres de formation scolaires ou universitaires, les dates de congé bonifié sont incluses dans celles des vacances scolaires ou universitaires.
- Fonction Publique Territoriale :
Les fonctionnaires exerçant sur le territoire européen de la France et ayant leur CIMM en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à la Réunion, à Mayotte, à St-Barthélemy, à St-Martin ou à St-Pierre-et-Miquelon sont éligibles au dispositif.
La demande est à adresser à l’autorité territoriale. Les frais de voyage et le supplément de rémunération sont pris en charge par la collectivité ou l’établissement.
- Fonction Publique Hospitalière :
Les fonctionnaires exerçant sur le territoire européen de la France et ayant leur CIMM dans un DROM sont éligibles au dispositif.
Les personnels des centres de formation dépendant des établissements et les personnels en formation dans ces centres ne pourront exercer leur droit à prise en charge que pendant les congés de ces centres. Par dérogation, ces personnels pourront demander un congé bonifié l’année d’ouverture de ce droit, y compris si la période de 24 mois n’est pas remplie au début de ce congé.
Décret n° 2020-851 du 2 juillet 2020 portant réforme des congés bonifiés dans la fonction publique